Les Tiare Music Awards ont eu lieu le mois dernier et les artistes du fenua ont pu retrouver la scène au Tahiti Pearl Resort. Pour l’occasion, nous sommes partis à la rencontre du talentueux Silvio Cicero qui a été récompensé meilleur artiste masculin 2022 !
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Silvio Cicero, j’ai 29 ans et je suis né aux États-Unis. Ma maman est vietnamienne et mon papa est italien. Je suis arrivé en Polynésie à l’âge de trois ans, j’ai d’abord grandi à Moorea pendant les huit premières années de ma vie, puis à Tahiti. Je suis auteur-compositeur, interprèt-producteur et professeur de guitare.
Comment qualifies-tu ton univers musical ?
Je fais de la variété tahitienne/française. Ma musique a évolué car au tout début mes chansons étaient imprégnées de l’univers du zouk. Puis j’ai fait du reggae, ensuite j’ai sorti ma première chanson en tahitien Here faito ore, qui parle d’un amour durable et inconditionnel.
Pour l’enregistrement de cette chanson, je suis allé à Nashville, dans le Tennessee, aux États-Unis, dans le but de lui donner une couleur country.
Et depuis plus de trois ans, j’y retourne régulièrement pour enregistrer des chansons. La country est un son universel, tous les sons que l’on peut entendre dans mes créations proviennent de véritables instruments.
Comment est né ton goût pour la musique ?
Il est né avec la guitare. Ma maman a fait en sorte que je puisse avoir une guitare et des cours dès l’âge de 12 ans. J’ai commencé la musique grâce à ma mère et à partir de ce jour je n’ai jamais lâché la guitare. Et j’ai appris à chanter plus tard à vingt ans. Mon but à la base était de devenir guitariste, j’ai fait une école aux Etats-Unis pour devenir guitariste professionnel. Mais je me suis rendue compte que ce n’était pas réellement ce que je voulais faire. La musique c’est un art de fond, tu ne peux pas apprendre la musique avec une formation de 6 mois. La musique ça prend des années, des échecs, des épreuves, des rencontres, c’est un long chemin.
Comment tu stimules ta créativité ?
D’abord je trouve les accords, après la mélodie et je termine par les paroles dans la majeure partie du temps. J’avoue avoir plus de facilité avec le côté compositeur, tout commence avec la guitare. Écrire une chanson, c’est comme du bricolage, on peaufine les détails. Pour l’inspiration elle trouve sa source dans mon environnement.
Comment tu fais fasses à la page blanche ?
La créativité est un muscle qui est difficile à enclencher, il faut commencer par quelque chose, écrire quelques lignes pour la stimuler. C’est également une histoire de volonté et de travail. Il y a des moments où l’on est très inspiré et d’autres moins, c’est périodique.
Je suis également producteur, donc je stimule ma créativité à travers différentes disciplines comme les documentaires, la création de clips ou encore la production d’autres artistes. J’aime participer au processus de création d’un scénario, c’est passionnant.
Tu formes également en donnant des cours, d’où est née cette envie d’enseigner ?
Je suis professeur depuis que j’ai seize ans. J’ai formé plus de 400 élèves. Depuis trois ans, je donne des cours en groupe, pour plus d’accessibilité. En tant que professeur, mon rôle est de donner envie à l’élève avant même de transmettre. Ma méthodologie et d’apprendre à mes élèves à jouer des morceaux par cœur et à se créer un répertoire. Cela leur permet d’apprendre la théorie et l’harmonie.
Quels conseils pour des artistes qui débutent ?
Le plus difficile est sûrement celui de se décider puis de s’y atteler et surtout de ne pas lâcher. Avoir un professeur par rapport à Internet, cela permet d’avoir un coach, de surveiller l’évolution et de donner les conseils en priorisant. On trouve tellement d’informations aujourd’hui sur internet. Et il est important d’être patient et indulgent avec soi-même.
Tu as reçu le trophée de l’artiste masculin de l’année. Qu’as-tu ressenti pour cette distinction ?
C’est une belle reconnaissance. Cet évènement est important ; il va rentrer dans l’histoire de la musique polynésienne, car cela fait des années qu’il n’y avait pas eu d’évènement de cette envergure pour récompenser des artistes. En Polynésie, on a beaucoup de scènes d’animation mais on ne va pas souvent voir des concerts d’artistes locaux. Il est important de valoriser les artistes locaux à travers de véritables spectacles.
Ton artiste féminin préféré localement et internationalement ?
Localement Raumata, c’est une artiste talentueuse. Et Ariana Grande internationalement, elle a une voix incroyable.
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Artiste masculin local / international ?
Localement Tapuarii Laughlin et internationalement Stevie Wonder.
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Projets 2022 ?
Des nouvelles chansons et des concerts, je communiquerai les dates en tant voulu. –
PLAYLIST SILVIO
La plus belle chanson polynésienne de tous les temps ?
Tapa’ o No Te Here de Tapuarii Laughlin.
Si tu devais choisir une chanson à écouter pour le reste de ta vie ?
Overjoyed de Stevie Wonder.
Une chanson pour une soirée entre amis ?
In case you didn’t know de Brett Young.
Une chanson pour un road trip ?
Rock with you de Michael Jackson.
Une chanson pour une nuit caliente ?
Pu’e Mahana de Silvio Cicero.
Ta chanson d’amour préféré ?
Here Faito Ore de Silvio Cicero.