Artiste peintre et dessinateur au fenua depuis 2005, c’est surtout en tant que vidéaste que Jonathan a fait parler de lui ces derniers temps puisqu’il a réalisé un documentaire sur le sculpteur polynésien Mara V ainsi qu’un travail de recensement de ses œuvres. Diffusée sur TNTV en décembre 2019, le film a été présenté le 23 janvier 2020 au Musée du Quai Branly dans le cadre d’un cycle cinéma des Océanistes. Présent lors de la diffusion du documentaire à Paris, l’artiste en a profité pour présenter une grande quantité de dessins à la galerie Hors-Champs, du 27 au 31 janvier. Une nouvelle exposition de l’artiste après six années de break consacrées à la production audiovisuelle, et la première en France depuis 2004. Entretien avec l’artiste.
Comment en es-tu venu à exposer à Paris ?
Je suis repassé en France en septembre dernier pour un tournage sur le sculpteur Vaiere Mara. Ça faisait 15 ans que je n’étais pas revenu en France. A ce moment-là, j’ai revu le professeur Jean-Louis Poitevin qui m’a suggéré de faire une exposition à Paris. Il m’a proposé plusieurs lieux et j’ai choisi la galerie Hors-Champs, qui offre un bel espace d’accrochage en plein centre de Paris. Comme je devais faire une présentation de mon documentaire sur Mara au Quai Branly le 23 janvier, on a fait coïncider la date d’exposition avec la projection.
Quels travaux as-tu présenté à la galerie Hors-Champs ?
J’avais prévu d’exposer 120 toiles réalisées à Tahiti entre 2008 et 2015 sur le thème « Chroniques tahitiennes » mais la valise a disparu à l’escale à San Francisco… J’ai donc présenté des peintures et dessins sur papier qui datent de mes débuts, conservés dans ma famille en Bretagne. Beaucoup avaient été publiés dans des revues à l’époque. En tout, 392 images qui tapissent entièrement les murs de la galerie. Plusieurs séries de travaux à la plume et à l’acrylique. Pas de thème donc, mais plutôt une rétrospective de mes débuts.
Quels ont été les temps forts qui ont marqué ces 5 jours d’exposition ?
Le vernissage a eu lieu lundi 27 janvier galerie Hors-Champs, 20, rue des Gravilliers dans le 3e arrondissement de Paris, en partenariat avec TK-21 La Revue et les Editions du Petit Véhicule. Il y a eu une lecture de notre livre Carnaval (Editions du Petit Véhicule, 2019) par Jean-Luc Coudray qui a fait le déplacement depuis Bordeaux. La galerie a également accueilli le séminaire de Jean-Louis Poitevin « Faire face au mensonge absolu », une réflexion sur la société du spectacle de Guy Debord. Le soir de la clôture, il y a eu un concert de Larynx and Claw, le groupe de Scott Batty, un artiste anglais avec qui on a réalisé des œuvres à quatre mains qui sont également exposées. Car j’ai invité Scott Batty à partager la galerie avec moi. Il expose son travail brut, de petits formats en couleurs (technique mixte).
Quels sont tes projets pour 2020 ?
Cette année, je vais travailler sur une collection de 50 modules audiovisuels (2 minutes chacun) consacrés aux sculptures de Mara, toujours pour TNTV. Je vais également réaliser de grandes fresques sur un yacht de 70 mètres dans les Caraïbes, et donc me remettre à la peinture que j’ai laissée de côté depuis quatre ans. Il y a également l’idée d’un nouveau livre avec Jean-Luc Coudray.
Rédactrice : Vaea D.
Crédits photos : Jonathan Bougard, Parham Shahrjerdi
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MARA V, un film de Jonathan Bougard, 81 mn, 2019
Ce film prend la forme d’une enquête autour de la vie et de l’œuvre du sculpteur Vaiere Mara, né en 1936 à Rurutu et décédé à Arue en 2005. Mara sculptait le bois, le corail et la pierre et sa production fut remarquable et remarquée dès les années 1960, de nombreuses personnalités locales passant commandes auprès de celui que certains considèrent comme le premier artiste contemporain polynésien. Le film retrace le voyage du réalisateur à la recherche des œuvres de Mara, éparpillées à travers les îles et les continents, et de l’histoire personnelle de cet artiste exceptionnel. Mêlant témoignages de ses proches, reconstitutions des moments fondateurs de sa carrière et documentation des œuvres retrouvées, ce film apparaît comme une enquête à la fois humaine, artistique et de détective… qui permet de reconstituer le contexte de la création de Vaiere Mara.
Pour en savoir plus sur le travail artistique de Jonathan Bougard
Article web « Oviri Bougard : un trou noir à Tahiti », www.tk-21.com