Pour la première fois, Evrard Chaussoy, artiste originaire de Raiatea, expose ses toiles à la galerie Winkler. C’est autour d’une collection de vingt tableaux que le peintre nous ouvre les portes de son univers. Le quotidien des Polynésiens et l’océan restent au cœur de sa thématique. Quelques œuvres à message subtilement glissées dans l’expo y sont aussi à découvrir…
Du bleu, des scènes de la vie quotidienne, des paysages, des portraits, des gestes…bienvenue dans cette exposition 100% polynésienne, où les œuvres, ont été réalisées, guidées par la sensibilité, la sincérité et l’amour de son île de cet artiste qui peint comme il pense. « J’ai voulu montrer des choses simples de la vie polynésienne qui me touchent, des scènes que l’on voit encore dans les îles, et de moins en moins à Tahiti. J’ai voulu les peindre pour qu’elles restent avant qu’elles ne disparaissent. » explique l’artiste.
Un talent familial
Ces compositions sont toutes peintes à l’acrylique, au couteau ou au pinceau, sur des fonds de toile travaillées grâce à une technique d’empreintes obtenue avec les premiers tableaux de bois utilisés par le père d’Evrard, Joseph Chaussoy pour la réalisation des paréos de l’entreprise familiale Arii Création. Car la peinture chez les Chaussoy est un talent familial.
L’art, un alibi pour s’interroger
Evrard aime aussi utiliser l’art pour exprimer une opinion et susciter l’interrogation chez le spectateur. Avec son tableau Hō’ata représentant un fei scotché, il propose ainsi une sorte d’adaptation polynésienne de l’œuvre The Comedian aussi appétissante que polémique de Maurizio Cattelan. Cet artiste provocateur présentait au Art Basel Miami en 2019, une simple banane scotchée au mur qui a été vendue au prix de…120 000 dollars ! Une façon de pointer du doigt, les dérives de l’art contemporain. Nānati, une autre toile présente un motu sur lequel parmi les cocotiers surgit une antenne déguisée…en cocotier et avec ses poissons qui tournent en rond dans un filet déchiré, Te ao, un autre tableau nous projette dans une métaphore de notre société version aquatique !