Né en 1961, dans une banlieue de PARIS, Jean-Luc Bousquet est un nomade sans racines. Enfant, le Ciel lui tombe sur la tête. Dès lors, rêveur et introverti, le dessin fait partie de sa respiration. Il grandit au HAVRE, dans un décor de zone industrielle et d’architecture de reconstruction hâtive d’après-guerre. Port quand même. Port surtout. Porte ouverte sur les espaces maritimes. L’Angleterre au bout de la Manche. L’âge d’or du rock’n’roll, de la pop music et de la BD qu’il savoure et pratique en amateur avec quelques copains.
Cependant, le ciel plombé et les engelures lui donnent des envies de soleil. Il liquide des études littéraires qui lui ouvrent les portes de la manutention et des containers, des docks et autres fosses amères. Il manœuvre, maçonne, lave des bagnoles et au comble d’une gloire tout à fait intérimaire, muni d’un manche à balai orné d’un rouleau suintant le glauque, peint les allées d’usines. Travail de nuit. Il affûte ses crayons et prépare sa valise.
Quelques années et quelques voyages plus tard, il tente de reprendre des études d’Histoire de l’Art, à NICE, où il rencontre un jeune peintre portugais, Manuel Taraio, dont il partagera l’atelier pendant un an et qui l’initiera à la technique de la peinture à l’huile. Engagé à son tour dans la quête du Graal, il commence à produire une œuvre figurative de facture plutôt classique, tendue, sombre et intérieure. Il ne regarde pas le décor. Le sujet, cette drôle de conjugaison, seul compte. Il en explore les attitudes, la trahison gestuelle. Inapte à commercer avec son âme et poussé par la faim, il devient instituteur tandis qu’il creuse son souterrain artistique, sans compromission.
En 1992, il rencontre la Polynésie. Coup de foudre. Alors, l’exigence créatrice, la naissance de sa fille et sans doute les effluves tropicales, l’amènent à rompre avec le tableau noir. Installé depuis 1994 en Polynésie française, à Mo’orea, il persiste dans une œuvre atypique, questionnant les rivages de la conscience en nous promenant dans une indicible rêverie.