Heiata Aka est une femme de défi. Après quelques années d’une vie professionnelle enrichissante dans le public et le privé, elle sent pourtant qu’il lui manque quelque chose. Jeune maman, Heiata décide alors de reprendre les études. Première tentative avec un retour peu concluant sur les bancs de l’Université de la Polynésie française pour une licence en lettres et arts. Heiata trouve finalement sa voie au Centre des métiers d’art (CMA) qu’elle intègre en 2013 pour trois ans d’études et une spécialisation en gravure. Major de sa promotion, elle crée Ke’a concepts & productions dans la foulée. Son originalité est remarquée dès sa première participation au salon de l’Artisanat d’art. Parallèlement à sa vie d’artiste, Heiata Aka passe avec succès le concours d’assistant d’éducation artistique. Elle est de retour au CMA depuis janvier 2019, mais cette fois en tant que professeur de gravure.
D’où te vient ta passion pour l’art ?
C’est un peu difficile de dire d’où ça vient parce qu’en fait ça vient de soi. Tu vas voir une fougère, une canette, tout en fait et ça va te donner tout d’un coup l’envie de faire quelque chose avec. Donc en fait, ma passion vient de moi.
Tu es autodidacte ou tu as suivi des études spécialisées ?
Ça dépend des métiers que j’exerce (rire). J’ai commencé tôt à dessiner en autodidacte, en fait je regardais les « grands », je regardais ceux qui étaient autour de moi. J’ai commencé à vouloir toucher à la peinture, aux crayons… tout en fait, et à dessiner. Et puis, petit à petit, les choses ont fait que je me suis éloigné de tout ce qui était artistique. Et puis en 2013, en tant qu’élève, je suis rentré au Centre des métiers d’art. Là j’ai appris pleinement la gravure, j’ai complété ma formation avec l’histoire de l’art polynésien, avec du dessin, avec les arts plastiques.
Quelle est ta matière de prédilection ?
Toutes ! À partir du moment où l’on accorde passion à ce que l’on fait, qu’on a en soit ce petit truc qui fait qu’on est passionné, tout devient support à création.
Quelles sont tes sources d’inspiration ?
Tout ce qui a fait que je suis Heiata aujourd’hui, c’est-à-dire toutes mes douleurs, toutes mes émotions, toutes mes joies, toutes mes peines. Toutes les expériences qui m’ont forgées. Voilà.
Quelle est ton expérience artistique la plus marquante ?
Je fonctionne un peu comme ça, c’est-à-dire que tout est découverte. Donc en fait je ne peux pas les qualifier, je ne peux pas les quantifier puisque je redécouvre chaque fois les choses que je fais. Donc je n’aurai pas d’expérience plus haute qu’une autre ou plus honorifique qu’une autre parce que tout est super expérience, tout est bon à prendre. Et à chaque exposition, à chaque démonstration artistique il y a quelque chose qui naît de ça et c’est ça que je garde et c’est ça qui est extraordinaire. Donc toutes mes expériences sont extraordinaires.
Quel est ton rapport avec ton public ?
J’ai toujours eu de très très bons retours et des retours qui touchaient vraiment le cœur et l’âme. Parce que quand je crée je suis vraiment dans cette démarche de rendre authentique les choses et de raconter des histoires au travers d’une composition, au travers de motifs. Je suis souvent aussi dans l’énergie donc, du coup, les personnes trouvent différent mon travail, parce que ça part du cœur, parce que c’est d’âme à âme… C’est en tout cas ce que j’en retire.
Quel est ton rêve d’artiste ?
Exposer dans le monde entier forcément ! C’est de pouvoir toucher chaque personne le plus possible que ce soit ici que ce soit hors territoire, hors frontières. Faire le tour du monde et que les gens puissent prendre une étincelle de vie, une étincelle de lumière, une étincelle d’amour… vraiment une pure étincelle d’amour qu’il y a dans mes tableaux, qu’il y a dans toutes mes créations. Mon rêve c’est de pouvoir distribuer ça.
Quelle est la question que tu aurais aimé que je te pose et que je ne t’ai pas posée ?
Tu veux manger du chocolat ?
Et la réponse ?
Oui ! Avec un café ! (rire)
Propos recueillis par Cédric Valax