Du 8 au 12 novembre, la Maison de la culture met à l’honneur le travail de deux artistes, Stéphane Motard sculpteur sur pierre et Éric Raffis, photographe. Même si leurs univers diffèrent, leurs travails artistiques ont un point commun : la volonté de transcender la matière avec la lumière, et vice-versa. Rencontre avec Stéphane Motard, membre d’Artistes.pf.
Peux-tu nous parler de cette exposition Matière et Lumière ?
Une quinzaine de sculptures sur pierre, dans un style un peu différent de celui que l’on a l’habitude de voir y sont présentées. L’inspiration polynésienne est toujours là, en fil conducteur. Toutes les pièces ont, par exemple, un œil de tiki, un élément de l’art polynésien qui me touche beaucoup. Ces mata sortent d’un monde imaginaire, un peu futuriste, sûrement inspiré par ma fascination des univers de films de science-fiction. Mes premières sculptures étaient d’ailleurs des soucoupes volantes, des pierres rondes lisses et polies qui tournaient en équilibre. Je préfère ne pas trop en dire, pour que chacun puisse interpréter mes sculptures avec sa propre vision et son propre ressenti. C’est aussi la raison pour laquelle je ne donne pas de noms à mes pièces ; je ne veux pas enfermer le public dans une indication. Chacun s’approprie la sculpture en fonction de ce qu’il y voit.
Entre toi et la pierre, qui est le maître ?
Ça dépend. Il y a des pierres faciles, qui se laissent tailler, sculpter, polir. D’autres sont plus difficiles à travailler, plus rebelles. Donc, en fonction de la pierre, de sa taille, de sa couleur, de sa forme, je vais imposer ma sculpture ou me laisser guider par la pierre.
Qu’est-ce qui te satisfait le plus dans ton travail artistique ?
Les émotions que suscitent mes sculptures. J’aime que l’on ait envie de les toucher, de les caresser, de les apprivoiser ou même d’en avoir peur. J‘aime aussi le moment où je termine une pièce au bout d’une ou deux semaines de travail. Une amie me disait récemment qu’en créant quotidiennement, je donne vie à une part de moi chaque jour et le fait de se sentir vidé après avoir réalisé une sculpture est le signe que je ne suis pas une simple machine à produire sans âme et sans histoire. La création m’absorbe, me passionne. Je suis sans cesse dans ce processus créatif, à la recherche de nouvelles idées pour évoluer. Autodidacte, je me considère encore en apprentissage ! J’aime aussi ce moment où une personne craque pour une sculpture et qu’il se fait plaisir en se l’appropriant.
Matière et Lumière est une exposition en binôme avec le photographe Eric Raffis. Pourquoi cette association ?
C’est avant tout l’histoire d’une rencontre et d’une admiration respective pour le travail artistique de chacun. Et puis, nous avons en commun cette même recherche de travailler la matière en jouant avec la lumière, les ombres, les contrastes. Moi, à travers les reliefs et les graphismes façonnés sur les pierres qui captent la lumière et Eric à travers ses mises en scènes dans lesquelles la lumière, élément maitre de ses clichés, sublime ses sujets, ses objets ou ses éléments naturels. Cette cohabitation photographies/sculptures rend l’exposition plus riche et plus intense et fait voyager le visiteur dans deux mondes artistiques différents.
Peux-tu nous donner trois bonnes raisons d’aller voir l’exposition à la salle Muriavai ?
La première, pour découvrir mes nouvelles pièces qui changent de ce que l’on avait l’habitude de voir. La deuxième, pour découvrir l’univers polynésien onirique d’Eric Raffis. Et la troisième ? Boire un verre et manger des petits fours le mardi 8 à 18 heures pour le vernissage.
Propos recueillis par Isabelle Lesourd.
Exposition Matière & Lumière
Du 8 au 12 novembre 2022
Te Fare Tauhiti Nui, Salle Muriavai, ouvert de 9 heures à 17 heures et de 9 heures à 12 heures le samedi.