Robert Toa est né le 17 août 1967 à Papeete. Aujourd’hui et après un long cheminement, il réalise son rêve en vivant de son art : des Tiki sculptés dans la pierre, commandés principalement par les grands hôtels de Polynésie. Mais le chemin, avant d’en arriver là n’a pas été simple…

 

Robert Toa n’a pas vraiment validé de formation, si ce n’est deux ans en électricité ; faute de place pour une troisième année pour décrocher le C.A.P, l’adolescent abandonne l’école. Alors commence une série des petits boulots à droite et à gauche, dans le bâtiment avec son oncle entrepreneur ; des années de galère à ne pas trop savoir quelle était sa vocation.

 

C’est ainsi qu’il trouve refuge dans la religion catholique ; il décide d’expérimenter la vie de trappiste en rentrant dans les ordres religieux et part pour un mois dans un monastère perché dans les montagnes en Nouvelle-Calédonie. Le calme, les prières et la méditation lui permettent d’y voir plus clair. Dans cette vie suspendue, à l’écart du monde, il donne aussi de son temps au jardin. C’est alors qu’il se surprend à sculpter au coupe-coupe dans le calcaire des visages comme celui de Sainte-Claire. Lors d’un pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, le Tahitien est subjugué par la beauté des sculptures qu’il découvre dans les cathédrales et les églises. Le désir de faire naitre à son tour du « beau » commence alors à se faire ressentir. Dans sa famille, il se souvient de trois de ses oncles qui avaient de « l’or dans les mains ». Le premier était carreleur et son travail était d’une grande finesse, le deuxième, n’est autre que Tuarae Peterano, de Hiva Oa aux Marquises, le fabricant de pahu, les tambours et le troisième s’amusait à transformer des tonneaux en bois en fauteuil.

Et si lui aussi avait de l’or dans les mains ?

De retour à Tahiti, il travaille à mi-temps à l’entretien du bâtiment de l’archevêché ; l’autre moitié de son temps est consacré à l’apprentissage de réalisation de vitraux avec Deanna de Marigny. A ce moment-là, Robert veut apprendre le métier de maître verrier en France, mais le projet n’aboutira pas.

 

En 2001, Robert part aux Marquises à Hiva Oa, la terre de sa mère, et observe le magnifique travail de son oncle Tuarae Peterano sans oser lui demander de lui apprendre. C’est à Raiatea, lors d’un séjour chez sa sœur, qu’il décide de se lancer dans l’artisanat. Il investit alors dans une meuleuse et un appareil à graver. De son travail sur le bois, la pierre et la calebasse naissent des ‘ūmete, des penu at autres petits objets artisanaux qu’il met en dépôt-vente dans une boutique d’art à Uturoa.

 

2013, alors que Robert vit à nouveau aux Marquises, la commune d’Hiva Oa fait appel à ses sculpteurs pour créer une œuvre en pierre à offrir à la commune de Ua Huka organisatrice, cette année-là, du mini-festival. Robert se porte volontaire et participe à cette création artistique collective en tant qu’apprenti. Guidé par les autres sculpteurs, il a le déclic pour la sculpture sur pierre. 2015, il est embauché comme sculpteur pour embellir le site du Grand festival des Marquises de sculptures avec un contrat d’un an en CAE.

 

Aujourd’hui, la sculpture sur pierre est devenue son travail ; il a obtenu également la carte d’artistes professionnel, une reconnaissance pour ce sculpteur qui rêve aujourd’hui de se faire connaître davantage en participant à des expositions artistiques.