Rencontre avec la douce et créative Ninirei. Une artiste, créatrice de bijoux qui aime exprimer son art sous toutes ses formes : gravure, peinture, dessin ou encore l’écriture. Elle respire la poésie, la douceur et la quiétude. Découvrez son interview qui nous l’espérons vous transportera autant qu’il nous a touché, par la bienveillance et l’authenticité de cette artiste plurielle, qui nous inspire à oser être soi et s’accepter.
Peux-tu te présenter ?
Ninirei Temaiana – 26 ans – Artiste-peintre et créatrice de bijoux polynésienne.
Quel est ton parcours ?
Depuis mon enfance, j’étais attirée par le dessin et la peinture. D’ailleurs, petite, je me projetais déjà dans un métier artistique comme architecte ou professeur d’arts plastiques. Plus tard, n’ayant pas la possibilité de réaliser mon premier projet en tant qu’architecte, je me suis orientée dans le secrétariat où j’ai obtenu mon diplôme du baccalauréat professionnel.
Puis, j’ai pris deux années sabbatiques et cela m’a permis de m’inscrire au concours d’entrée au CMA où j’ai tout appris sur les bases et techniques du dessin et de la peinture. J’ai réalisé trois ans de formation au Centre des Métiers d’Art avec une spécialisation en gravure. J’ai découvert aussi les ateliers de sculpture sur bois et gravure sur le nacre appuyé par la connaissance de la culture polynésienne.
Pourquoi avoir choisi de devenir artiste ?
C’est un rêve d’enfant devenu une passion.
D’où te viens ta passion pour l’art ?
De ma mère, mon père et surtout de mon cousin qui m’a donné envie de dessiner. J’avais donc déjà cette fibre créative. A huit ans, j’avais même dessiné ma maison en format A4 et tout le monde avait été surpris.
Peux-tu nous en dire plus sur ton univers artistique ?
Côté peinture, je préfère l’art abstrait qui m’offre une plus grande liberté d’expression en ajoutant des mots et des poèmes aux œuvres. Je fais également du figuratif mais cela me demande beaucoup plus de concentration. De ce fait, j’aimerai allier l’abstrait et le figuratif.
Quelle est ta matière de prédilection ?
J’utilise la nacre qui est une matière difficile à travailler de par sa fragilité mais qui donne un résultat étonnant par ses diverses couleurs et formes.
Quels sont les outils avec lesquels tu aimes travailler ?
Cela dépend du travail ! Pour dessiner, mon crayon de papier, ma gomme, mon compas. Pour la gravure, il faut tout le matériel spécifique, l’aspirateur, le micro moteur. Avec le CMA et les indemnisations, cela aide pour investir dans du matériel.
Quelles sont tes sources d’inspirations ?
Particulièrement les éléments de la nature et le soleil. Je n’ai pas vraiment d’artistes de référence si ce n’est Hilma AF KLINT, une artiste suédoise pionnière de l’art abstrait, avec des œuvres très symétriques. J’aime aussi l’univers inspirant de deux artistes australiens Sally MUSTANG et Mitch GOBEL. Sur le Fenua, ce sont les œuvres de Léon TAEREA travaillées minutieusement à l’encre de Chine qui me touchent beaucoup.
Quelle est ton expérience artistique la plus marquante ?
C’est notre première exposition collective de la promotion de 2019 du CMA qui s’est déroulée à la Galerie du Chevalet. Nous l’avions préparé durant l’année scolaire et mise en place après notre examen de fin d’année. Cette présentation unique nous a permis de rencontrer notre public et d’en tirer une superbe expérience.
Quel est ton rapport avec ton public ?
Il reconnaît l’exclusivité et l’authenticité de mes créations de bijoux (peignes et pics à cheveux, les paires de boucles d’oreilles en 3D en nacre).
Quel est ton rêve d’artiste ?
Celui d’exposer à New York, c’est une ville qui représente la folie des grandeurs. L’abstrait y a sa place !
Quels sont tes objectifs/ projets pour l’année 2022 ?
Je souhaite être plus créative afin de produire de nouvelles œuvres autour de la nacre et travailler tout en gardant une bonne dynamique.
Où trouve-tu ta motivation ?
Dans le calme, dans le silence, dans l’harmonie et l’équilibre de mon corps, âme et esprit, dans ce que j’aime. Je prie et médite tout en pratiquant du yoga pour garder de bonnes énergies.
Quels conseils pour un jeune qui aimerait se lancer ?
De s’inscrire au CMA s’il aime tout ce qui est manuel et artistique. Avecune bonne pratique et de l’expérimentation, on se perfectionne petit à petit. Le plus important c’est de croire en soi, de s’investir et de savoir saisir sa chance pour ne pas passer à côté de belles opportunités.