Depuis un an, l’actualité de Raimana Bareille, artiste polyvalent, est étroitement liée à la saison 9 de l’émission The Voice. Après avoir réussi les auditions à l’aveugle, nous le retrouvons dans les Battles qui sont diffusées ce samedi 14 mars sur TNTV. Après Teiva LC, Mano Salmon, Raimana fait partie des rares Polynésiens à avoir retenu l’attention des castings au fil des saisons. Le chanteur et musicien revient avec Artistes.pf sur cette expérience hors du commun, parallèlement à son intégration récente à l’atelier d’artistes Hamani Lab et à la sortie du prochain album de Pepena.
‘Ia ora na Raimana, cette année est un peu particulière pour toi au regard de ta participation à l’émission The Voice, peux-tu nous raconter comment cela a commencé ?
En avril dernier, Xavier Vergès casteur pour The Voice dans le Pacifique et Pascal Guy, producteur, m’ont fait passer les castings pour lesquels j’ai finalement été retenu. Il a fallu ensuite présenter une chanson en vidéo. Je souhaitais dévoiler mon profil polynésien et l’attachement à ma culture, quelque chose qui rassemblait Angelo et Bobby, que j’écoutais beaucoup quand j’étais enfant. Je tenais à leur rendre hommage, j’ai donc repris leur duo « E ru’au ». Cette chanson évoque la nécessité de préserver nos matahiapo, nos Anciens, de valoriser la transmission, ce qui reflète ma propre démarche.
Je n’avais pas envie d’une chanson internationale ou française, je souhaitais proposer une chanson en tahitien, pour montrer qu’on pouvait réussir ces auditions en chantant entièrement en reo tahiti. Personne ne l’avait fait auparavant et je voulais démontrer que c’était possible. [En 2014, Teiva LC avait proposé une reprise de « L’Hymne à l’amour » d’Edith Piaf, qu’il avait chanté en partie en tahitien et en partie en français, NDRL] Cette chanson a été retenue, j’ai donc participé aux auditions à l’aveugle en fin d’année : « E ru’au » a fait se retourner deux membres du jury, Pascal Obispo et Marc Lavoine.
Comment as-tu fait ton choix entre les deux artistes membres du jury ?
Je me suis davantage reconnu dans le style musical d’Obispo, que j’écoutais souvent à une époque. Je m’entends très bien avec Pascal, il est très ouvert, et est déjà venu en Polynésie pour se fiancer à Moorea. Il avait donc déjà baigné dans la langue tahitienne et c’est cette connexion-là que j’ai privilégiée.
Cette participation à The Voice impacte ta vie de tous les jours ainsi que tes projets artistiques puisque tu dois très souvent te rendre en France, comment le gères-tu ?
Ma famille est bien entendu très heureuse de tout ce qui m’arrive. Mais effectivement, dès que j’ai réussi les castings, nous en avons discuté pour que notre vie quotidienne s’organise du mieux possible, malgré mes absences répétées. Pour moi, cela a été difficile d’être seul là-bas, de m’adapter : le décalage horaire, les déplacements en transports en commun ou en Uber, le froid. Heureusement, avec la plupart des candidats venus d’autres pays nous étions logés au même endroit, ce qui a permis des échanges chaleureux.
J’étais déjà allé en France avec Pepena il y a quelques années, mais en tournée donc dans un contexte différent. Là, il me fallait me débrouiller par moi-même, sur des périodes allant d’une semaine à un mois.
Avec un Calédonien et un Réunionnais, on a découvert Paris ensemble. J’ai aimé l’ambiance et les restaurants. Tout seul, j’ai eu la chance de visiter le château et le parc de Versailles un jour où il n’y avait pas beaucoup de monde à cause du froid. C’était comme une visite très très privilégiée. Tout ça, c’est assez impressionnant.
Tu as rejoint il y a peu le collectif d’artistes Hamani Lab, est-ce compatible pour l’instant avec toutes tes autres occupations ?
Effectivement, certains projets ont été mis en stand by. Avec Pepena, nous avions créé il y a quelques années ‘Fakatere’, le premier espace de coworking, notamment pour répéter et rencontrer des professionnels du graphisme. L’atelier d’artistes Hamani Lab que j’ai intégré il y a pas longtemps s’inscrit dans le même esprit, comme un coworking d’artistes cette fois, et c’est pour cette raison que j’ai décidé d’en faire partie. En revanche, aujourd’hui je n’ai pas encore eu le temps de m’y investir pleinement, notamment pour vivre ma passion pour la sculpture. Bénéficier d’un grand espace pour réaliser des grands formats, c’est tout ce que je ne peux pas faire sur ma terrasse. Je n’y suis pas encore assez souvent à mon goût mais j’y apprécie particulièrement l’ambiance de travail artistique, ça me détend, ça remet les compteurs à zéro.
Et Pepena dans tout ça ?
Avant l’aventure The Voice, on jouait 4 fois par semaine, c’est vrai qu’aujourd’hui de nombreux concerts sont reportés. En attendant, on joue samedi 14 mars aux 3Brasseurs et vendredi 20 mars au Rétro, un jeudi sur deux au 3Brasseurs, et le samedi en soirées privées.
Parallèlement aux live, nous sommes en train de finaliser notre nouvel album. Cette année, nous fêtons les 10 ans de Pepena donc nous travaillons à un événement anniversaire, plus d’autres collaborations à venir qui parlent notamment de transmission. Nous allons également tenter d’être programmés dans des festivals.
2e tour des Battles – The Voice
Samedi 14 mars 2020 à 19h45 sur TNTV
Retrouvez Pepena en concert
Samedi 14 mars aux 3Brasseurs
Vendredi 20 mars au Rétro
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Rédaction web : Vaea D.
Crédits photos : Raimana Bareille, The Voice, TNTV